PRP est un acronyme signifiant Platelet-Rich Plasma en anglais et que l’on peut traduire par Plasma Riche en Plaquettes en français. Les plaquettes sont des cellules du sang chargées de la coagulation et de la cicatrisation.
Les plaquettes contiennent des granules qui peuvent libérer après activation, des centaines de protéines dont des facteurs de croissance et des cytokines, substances nécessaires pour contrôler l’inflammation et les saignements et pour stimuler les processus de cicatrisation ou de réparation tissulaire.
Injecter les propres plaquettes d’un patient fait partie d’un nouveau pan de la médecine dite médecine régénérative (ou régénératrice) qui consiste à utiliser nos propres constituants (cellules, cellules souches, ou plasma contenant des médiateurs biologiques) pour stimuler la cicatrisation de lésions qui ne cicatrisent pas spontanément, en réactivant les processus de régénération tissulaire. Ces produits sont dits autologues quand ils proviennent du patient auxquels ils sont réinjectés, ce qui évite tout problème d’incompatibilité. Le PRP autologue a donc très peu de contre-indications et bénéficie d’une excellente tolérance, hormis la douleur au site d’injection dans le cadre du traitement des tendinopathies.
Pour préparer le PRP, il faut donc prélever du sang (en général 10 ml) et isoler les plaquettes par un processus de centrifugation en éliminant autant que possible les hématies et les globules blancs, sauf si ces derniers sont jugés utiles pour réactiver un processus inflammatoire. Comme tout dérivé du sang autologue utilisé en thérapeutique, le prélèvement, la centrifugation et la réinjection doivent être fait dans le même temps et le même lieu. Le sang est prélevé dans un tube ou une seringue spéciale (kit commercial ou non) et centrifugé dans une centrifugeuse adaptée au kit. La centrifugation permet de recueillir du plasma et des plaquettes.
Le volume de PRP (3 à 12 ml en moyenne) et sa concentration en plaquettes (x1 à 3 ou plus) varient selon les procédés (Kits) utilisés et la pathologie à traiter.
Les injections de Plasma Riche en Plaquettes (PRP ou Platelet-Rich Plasma) sont utilisées en thérapie chez l’homme depuis une vingtaine d’années et les premières publications dans la gonarthrose datent d’une dizaine d’années seulement.
Le Plasma riche en Plaquettes comme son nom l’indique contient donc du plasma (sang sans globules rouges) et des plaquettes.
La concentration en plaquettes varie d’un procédé de préparation à l’autre et même au sein d’un même kit de préparation. Comme dit plus haut, le volume injecté et la concentration vont déterminer le nombre total de plaquettes injecté, dont dépend en principe l’action biologique recherchée (effet dose).
On l’a compris, un des problèmes majeurs du PRP est la difficulté de standardisation, étant donné la variabilité de ce qui est injecté, dépendante du mode de préparation. Mais ce ne sont pas les seuls facteurs de variabilité. D’autres facteurs de variabilité viennent s’ajouter et compliquent toute standardisation : viabilité des plaquettes, présence d’agrégats plaquettaires, activation des plaquettes, réaction du site injecté, stade de la pathologie, effet de comorbidités ou de traitements associés, nombre et rythme des injections…À cela s’ajoute encore une action thérapeutique différente selon la pathologie traitée.
En intra-articulaire, il n’y a pas d’action mécanique associée ou d’effet « colle », alors que dans les tendinopathies, l’injection est généralement accompagnée de gestes à l’aiguille criblage, peignage, ténotomie… avec un effet colle dans les fissures ou clivages tendineux.
Dans l’arthrose, c’est donc l’effet biologique pur du PRP qui peut être étudié, mais on l’a bien compris, le PRP n’est pas un médicament avec un seul principe actif entouré d’excipients bien analysables. Sa biologie est bien plus complexe que celle de n’importe quel autre agent thérapeutique, les composants protéiniques contenus dans les granules plaquettaires se comptant en plusieurs centaines. Des études précliniques ont montré que cette sécrétion plaquettaire avait un effet homéostatique (régulation) par des actions anaboliques et anti-inflammatoires sur les cellules de l’articulation. Le PRP ayant des actions multiples, cellulaire, cicatrisante, catabolique, anti-infectieuse, anti-inflammatoire, angiogénique et même plus récemment possiblement chondroprotectrice, lubrifiante et antalgique, son évaluation est complexe, comme pour toute la médecine régénérative.
Cela explique les difficultés rencontrées tant dans la méthodologie des études, la fiabilité des méta-analyses et les tentatives de standardisation pour un PRP idéal qui ne serait probablement pas le même selon la pathologie concernée.
Le PRP ne peut se comparer à un médicament et son effet thérapeutique apparait après un délai de quelques semaines et se poursuit de nombreux mois. Une seule injection peut suffire, mais 2 à 3 injections espacées de quelques semaines peuvent être utiles lorsque la réponse est insuffisante. Comme ce traitement vise à rétablir une homéostasie et une réparation tissulaire, il doit être accompagné de mesures non pharmacologiques (rééducation, perte de poids…) visant à faciliter la réadaptation d’un tissu à une activité physique normale et à éviter des rechutes.
Enfin, il faut rappeler que les PRP ne font plus partie des produits dopants pour l’AMA et peuvent être utilisés chez les sportifs.
© griip.org
Les injections de PRP ne sont pas pris ne charge par l’assurance maladie. Le tarif est de 160 euros par injection.